A l’invitation du MEDEF, j’ai ouvert aujourd’hui le colloque « Comment améliorer l’efficacité de la sphère publique? »
J’ai saisi cette occasion pour lever un certain nombre de malentendus qui persistent entre les sphères du public et du privé. Celles-ci sont complémentaires et interdépendantes : Elles ont des objectifs communs, le développement économique, l’emploi, la croissance !
A l’heure où la sphère publique est attaquée, il est important de comprendre que privatiser le service public c’est s’exposer à un net recul social.
Quelques chiffres pour remettre les choses en perspective : le service public en France c’est 5,4 millions d’agents publics, soit 20% de l’emploi. C’est aussi 90 emplois pour 1 000 habitants, un peu comme au Royaume Uni (88 emplois pour 1 000 habitants), et bien moins que dans certains pays scandinaves (160 emplois publics pour 1 000 habitants).
Par ailleurs, chacun doit prendre conscience que chaque centime dépensé dans le service public c’est un investissement indirect à destination du secteur privé.
Je crois en l’évolution de notre fonction publique. Je crois en son adaptation à la société et en perspective avec le secteur privé. Et par cela, j’entends diversifier et ouvrir le secteur public aux jeunes.
Retrouvez mon discours :
20160523 Discours Annick Girardin Colloque du MEDEF
Avec un cadre d’institutions de coopération et de co – responsabilité.
En portant son intervention sur la vision d’un secteur privé, diversifié et ouvert aux jeunes, Madame la Ministre nous fait prendre conscience que pour arriver à ce résultat, il ne suffit pas dans cette France « debout » malgré les tempêtes, d’appliquer mathématiquement une formule à un cas concret. Et il faut avoir un véritable souci de conformer toutes décisions à la loi morale. Mais mes amis Français savent-ils que le monde les regarde ? Ou le ridicule ne tue point ? Savent-ils que Paris est toujours cette fille éternelle qui ne peut qu’offrir ce qu’elle a de plus beau ?
La complexité des éléments qui interviennent dans la sphère publique nous interpelle, et la complexité des principes auxquels le jugement moral doit se référer dans une ville de Paris agitée, secouée et humiliée.Ceux-là qui aujourd’hui transforment Paris en un champ de ruines, de bagarres, d’attaques contre les policiers, doivent savoir que, même les formes nouvelles de grève le leur interdisent. Oui, le monde regarde les Français en ce moment. Mettre en cause l’autorité de l’Etat, se heurter et blesser les forces de l’ordre, c’est quelque chose qui scandalise ; surtout lorsque les délinquants de tous bords s’y mêlent. Mais il y a des nuances qui échappent aux manifestants. Est-ce que les occupants de la rue savent ce que c’est qu’une grève légitime, une grève révolutionnaire, une grève professionnelle, une grève d’avertissement, une grève perlée, une grève de solidarité, une grève tournante, le respect du bien commun et les exigences de la morale dans la conduite d’une grève légitime? La majorité ignore pourquoi les gens sont dans la rue pour manifester. Retournons aux chiffres qui parlent en ce moment et dont on doit tenir compte. Madame la Ministre nous rapppelle : « Le service public en France c’est 5,4 millions d’agents publics, soit 20% de l’emploi. C’est aussi 90 emplois pour 1 000 habitants, un peu comme au Royaume Uni (88 emplois pour 1 000 habitants). Et bien les chiffres montrent que malgré « l’effet néfaste de la grève, chacun doit prendre conscience que chaque centime dépensé dans le service public est un avertissement indirect à destination du secteur privé ». Mais quid du respect du bien commun dans Paris la belle?
Autant de chiffres sont encourageants, autant nous devons lutter contre les casseurs de Paris et tout ce qui offense ceux qui dirigent la France. Ces derniers assurent par les moyens dont ils disposent les services indispensables à la vie de la société au grand dam des leaders politiques indisciplinés, violents qui proposent « des recettes » qui ne marchent pas. Les conflits de travail ne pourront être prévenus et réglés sans recours à la grève que dans un cadre d’institutions de coopération et de co – responsabilité auxquelles nous convions les syndicats.
Gilles Dossou-Gouin
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